Je ne crois pas au vote populaire

C’est un truc que tout dictateur a dit/dit/dira – pourrait dire. Oui mais voilà, le peuple n’est pas toujours éclairé, nous (ne soyons pas snobs cher mon lecteur, nous sommes aussi le peuple) pouvons être manipulés, orientés, guidés, sans qu’on s’en rende compte, sans réaliser qui tire les ficelles et pourquoi. Du coup, après, quand on vote, c’est en non-connaissance de cause, ou plutôt si, en sachant ce qu’on sait, c’est-à-dire ce qu’ils veulent que nous sachions. 

Je ne crois pas au vote au populaire, pas au referendum, pas aux consultations populaires, ce n’est pas parce que les masses décident qu’elles ont forcément raison. Alors au sujet des votes populaires pour élire des nouvelles lauréates, c’est pareil. Prenons shortEdition par exemple.

Le principe, je le comprends : transparence, équité, égalité, trafic augmenté vers le site. Je comprends bien le principe. Et ce n’est pas après avoir gagné plusieurs fois grâce à tes votes cher mon lecteur que je vais dénigrer le principe mais je ne crois plus au vote populaire. Aujourd’hui, les textes ne sont plus lus, pratiquement plus, tu demandes à tes amis de voter, ils votent, lisent-ils ? Ceux qui commentent en bas de chaque texte sont aujourd’hui des concurrents qui écrivent un commentaire circonstancié sur leur lecture et puis tentent de te rapatrier vers leurs oeuvres en insérant un lien. Il n’y a plus de commentaire honnête, il n’y a plus de compliment gratuit, il n’y a que des détournements du système. Tu sais, j’étais en finale récemment et une des auteures a publié le même message sous chaque texte participant avec un commentaire spécifique en tête de message. Ce n’est pas de la lecture, encore moins un avis, c’est du marketing. Aujourd’hui, tu ne gagnes plus parce qu’un texte est bon, tu gagnes car tu es un fin stratège et surtout parce que tes amis des réseaux sociaux se mobilisent encore pour toi (c’est à dire que tu ne les as pas encore saoulés 6 fois avec tes textes sur shortEdition pour un vote ou un partage). Mais qui émerge de cette consultation populaire ? Les bons textes ? Les novateurs ? Les preneurs de risque ? Rarement. Enfin si, avant, quand il y avait une belle communauté de lecteurs et d’auteurs qui respectaient la littérature et qui votaient un peu par affinité personnelle mais surtout par devoir littéraire. J’ai embarqué au début du déclin. Et aujourd’hui le système est malade. Et le système te trompe. Bien souvent, une fois que tu as passé l’écueil du mystérieux comité de lecture, tu as deux mois pour récolter assez de votes pour te qualifier pour la finale. Alors tu te bats, tu te défonces pour passer le tour : trauction tu harcèles ton « cercle ». Ensuite, si tu fais partie des finalistes, tout recommence à zéro avec une nouvelle course poursuite de plus de trois semaines, à traumatiser tes potes et tes parents et tes frères et soeurs et tes cousins retrouvés. Tout ça pour te rendre compte qu’il n’y avait finalement qu’un seul lauréat désigné par le public. En bref, tu fais le boulot de shortEdition. Ca ne me déplait pas, ils le méritent. Sauf qu’on nous fait croire l’inverse, qu’on travaille pour notre pomme.

Sans compter la baisse des gains. Avant, on touchait 800€ en tant que lauréat du public. Aujourd’hui, on atteint à peine les 100€. T’en connais beaucoup des secteurs où les primes ont été divisées par 8 ? La révolution des auteurs est à nos portes. 

Le seul avantage, c’est le roulement des lauréats. C’est impossible de mobiliser constamment plus de 700 personnes pour leur vote.  ShortEdition est une maison d’édition novatrice, pleine de ressources et qui fait du bien à la littérature. Son inconvénient c’est qu’elle consomme des tas d’auteurs. Alors armez vos claviers et vos plumes, on a besoin de chair à canon. Moi, j’ai déposé les armes. 

                                 vercingetorix

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