Kim Kardashian nue, Emily Ratajkowski nue, Kylie Jenner nue, Michelle Keegan nue ou Zendaya nue en couverture de mon bouquin ?

Elles sont belles ces femmes, non ? They’re beautiful, aren’t they ? Sono bellisime, no ? Son bellas, no ? Tu viens de partout pour voir cette page cher mon lecteur, peut-être trompé par l’algorithme de Google mais ne t’échappe si tu viens d’atterrir ici par un concours de circonstances que je ne me permettrai pas de juger. Reste, fais un tour, promène-toi, lis ce qui se trouve ici et là. Tu n’as pas le temps ? Y a Cameron, Kim, Clara, Scarlett qui t’attendent réellement nues, ailleurs ? Alors je te fais le topo vite fait, je m’appelle John-Henry, j’écris.  Les ânes barbus. Trois ombres au soleil. Des dizaines de nouvelles et des manuscrits pleins les tiroirs. Du sexe ? Pas vraiment. Des relations oui, mais sans doute pas ce que tu cherchais en débarquant ici. Allez, ne m’en veux pas. 

Y en a encore qui sont là ? Tu continues la lecture cher mon lecteur ? Tu me sens prêt à tout pour briser les chaines de l’anonymat ? En réalité, j’essaie simplement de détourner quelques secondes le regard des gens, de ces gens qui regardent toujours dans la même direction, sur le web ou ailleurs. J’entendais aujourd’hui le directeur d’un festival de court-métrages (média 10/10) dire que les films étaient aujourd’hui beaucoup plus formatés qu’à ses débuts à la tête du festival, en 1972. Dans l’art, dans la vie, dans le cinéma, dans la littérature, partout, le mainstream ravage les idées, sans doute parce qu’il n’y a jamais eu autant de liberté, pour les idées transversales, pour les chemins de traverse, pour tout et n’importe quoi.

Les sites pornos sont tellement fréquentés et tellement rentables que je réfléchis sérieusement à financer une capsule de 5 minutes 30 (temps moyen de masturbation) avec une fille qui lit un roman dans une bibliothèque. Derrière, il y aura une autre bibliothécaire et un étudiant (lui je l’ai déjà choisi, ça sera James Deen, j’aime son petit côté intellectuel de droite, propre sur lui) nus, empêtrés dans des positions impossibles. Ils tentent de convaincre la lectrice de les rejoindre. La fille les observe, un regard las. Et puis ses yeux étincelants reviennent vers le livre, la fièvre dans le regard, elle lit à voix haute, elle lit plusieurs extraits du roman et la lecture la transcende. Derrière, le type se ramollit et la bibliothécaire s’en va, dépitée.

Et puis le clip se termine par quelques mots écrits noir sur blanc : « Les livres, une source de jouissance infaillible. »

Est-ce qu’on peut manipuler le web à travers ses propres pulsions masturbatoires ? Je te le dirai bientôt cher mon lecteur.

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